L’accès au prêt relais dépend souvent d’un critère oublié : la capacité à justifier d’une promesse de vente solide pour le bien à céder. Certains établissements excluent d’office les profils sans compromis signé, même en présence d’un apport conséquent. Malgré un environnement de taux d’intérêt globalement orienté à la baisse, les barèmes appliqués au prêt relais ne suivent pas toujours cette logique et demeurent plus élevés que pour un crédit immobilier classique.
La réglementation impose une durée maximale de deux ans pour ce type de financement, mais dans la pratique, la plupart des banques limitent à douze mois, renouvelables sous conditions strictes.
Prêt relais en 2025 : comprendre un levier clé pour changer de logement
Le prêt relais agit comme un véritable tremplin pour les secundo-accédants en France. Quand il s’agit d’acheter un nouveau logement avant même d’avoir vendu l’ancien, ce mécanisme offre une bouffée d’air dans une transition souvent complexe. La banque avance généralement entre 50 % et 70 % de la valeur du bien à vendre, de quoi financer rapidement l’achat d’un nouveau bien, appartement en VEFA, maison ancienne ou logement neuf.
Ce mode de financement s’adresse d’abord à ceux qui possèdent déjà un bien immobilier. Les candidats doivent montrer patte blanche : supporter temporairement deux charges de crédit, convaincre la banque de la solidité de leur dossier, et présenter un marché local favorable. Un compromis de vente solide, voire une promesse d’achat, rassure toujours les établissements prêteurs.
Voici pourquoi le relais séduit tant :
- éviter de déménager deux fois,
- garder le contrôle sur le calendrier de son projet,
- saisir sans attendre une belle occasion immobilière.
Mais attention : tout se joue sur la justesse de l’estimation du bien à vendre. Surévaluer, c’est prendre le risque de voir la vente s’éterniser et le prêt relais déborder sur la période prévue ; un scénario qui refroidit vite les banques.
En 2025, les offres de prêts relais immobiliers restent multiples : formules traditionnelles, solutions “secured” avec différé d’amortissement… Dans les grandes villes comme en province, ce levier peut changer la donne, à condition de respecter quelques prérequis :
- anticiper la mise en vente de son bien,
- soigner son dossier,
- garder la tête froide sur la valeur réelle du bien.
Quels sont les taux actuels et comment évoluent-ils cette année ?
En ce printemps 2024, les taux des prêts relais en France oscillent entre 4,2 % et 5,2 %. Ces niveaux varient selon la banque, la qualité du dossier, et la région. Si ces conditions se rapprochent des crédits immobiliers classiques, la marge reste un peu plus élevée pour compenser le risque supplémentaire que la banque assume.
Le point d’ancrage ? L’OAT 10 ans, référence pour le coût de l’argent à long terme, stagne entre 2,9 % et 3,1 %. Cette stabilité profite peu à peu aux offres bancaires, mais la prudence reste de mise : la BCE garde un ton prudent, la Banque de France surveille de près la solidité des portefeuilles, et le taux d’usure continue de se réajuster chaque trimestre.
Petit tour d’horizon des modalités proposées :
- Taux fixe : la majorité des offres, pour une visibilité totale sur le coût du crédit,
- Taux variable : très rare, rarement sollicité pour un prêt relais,
- Durée : généralement 12 à 24 mois, possibilité d’aller jusqu’à 36 mois dans certains cas exceptionnels.
Le marché immobilier ajuste ses repères : les prix reculent dans quelques grandes villes, le nombre de transactions reste en retrait. Les banques, elles, resserrent la sélection : les meilleurs profils accèdent à des taux de prêt relais proches du plancher, mais le taux moyen en France gravite encore autour des 5 %.
Restez attentif : si les taux directeurs baissent ou si les banques retrouvent de la liquidité, la donne pourrait vite évoluer, avec des ajustements à la clé sur les taux de crédit immobilier et, par ricochet, sur les prêts relais.
Calcul du coût et astuces pour négocier un taux avantageux
Évaluer le coût total d’un prêt relais demande méthode et prévoyance. Il s’agit de prendre le montant du prêt relais, d’y appliquer le taux d’intérêt proposé, puis de multiplier par la durée du financement (souvent entre 12 et 24 mois). L’assurance emprunteur pèse aussi dans la balance et ne doit pas être sous-estimée. Gardez en tête : pendant toute la période transitoire, seuls les intérêts sont à régler. Le capital, lui, se rembourse lors de la vente du bien.
D’une banque à l’autre, la facture peut varier sensiblement. Le tarif dépend du profil de l’emprunteur, de la solidité du dossier, de l’apport personnel mais aussi de la valeur estimée du bien à vendre. D’autres frais entrent parfois en jeu : “frais de dossier”, “frais de garantie”, voire une indemnité de remboursement anticipé si la vente se finalise plus tôt que prévu.
Pour serrer au plus près le taux proposé, il faut un dossier solide. Valorisez votre apport, prouvez la facilité de revente du bien, et n’hésitez pas à mettre plusieurs établissements en concurrence : sollicitez plusieurs banques ou faites appel à un courtier aguerri. Une présentation claire du projet et un plan de financement bien ficelé rassurent le banquier et pèsent sur la négociation.
L’assurance prêt immobilier reste à surveiller : elle se négocie, surtout si votre état de santé joue en votre faveur. Profitez-en pour comparer et alléger le coût global sur toute la durée du prêt relais.
Alternatives concrètes au prêt relais pour financer votre nouvel achat
Certains ménages préfèrent contourner la rigidité du prêt relais. Plusieurs stratégies s’offrent à eux pour mener à bien leur projet immobilier. Le prêt principal ou crédit immobilier classique offre une solution directe : il finance l’ensemble du projet sans attendre la revente, ce qui suppose toutefois de présenter une capacité d’endettement suffisante et un apport rassurant.
Autre option : le prêt in fine, souvent réservé aux profils avec un patrimoine solide. Ici, seuls les intérêts sont payés dans un premier temps ; le capital est remboursé une fois le bien vendu. Idéal pour conserver de la trésorerie et limiter les sorties de fonds. Pour ceux qui ont déjà un crédit en cours sur leur logement actuel, le rachat-revente permet de regrouper l’ensemble des dettes et du nouveau financement en un seul prêt : moins de contraintes, pas de double mensualité.
En Provence-Alpes-Azur ou dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, la vente longue séduit de plus en plus. Acheteurs et vendeurs négocient un délai étendu entre le compromis et la signature définitive : une façon de caler les opérations sans avoir recours au prêt relais et d’éviter les taux élevés. Certains ménages privilégient aussi la mobilisation d’actifs liquides ou un soutien familial anticipé, pour limiter le recours au crédit bancaire traditionnel.
Changer de logement, c’est avant tout jongler entre calculs précis et décisions rapides. Le prêt relais, avec ses atouts et ses pièges, impose de garder la tête froide et les idées claires. Face à la complexité du marché, chaque projet se construit sur-mesure : la clé, c’est d’anticiper, de comparer et de rester lucide. Le reste, c’est le tempo du marché qui l’imposera.


