Comparatif épargne : Livret A ou CEL ? Quel produit rapporte le plus ?

3 %. 2 %. 22 950 euros. 15 300 euros. Des chiffres qui n’ont rien d’abstrait pour qui s’intéresse à la rentabilité de son épargne. Depuis février 2023, le Livret A affiche un taux de 3 %, tandis que le Compte Épargne Logement (CEL) plafonne à 2 %. À première vue, le Livret A prend de l’avance, mais le CEL n’a pas dit son dernier mot : accès au crédit immobilier, fiscalité contrastée, plafonds distincts… Derrière ces différences, le choix ne se limite pas à une bataille de taux : c’est tout le rendement réel qui se redessine pour chaque épargnant.

Livret A et CEL : deux solutions d’épargne réglementée à la loupe

Le Livret A et le Compte Épargne Logement (CEL) tiennent leur place dans la famille des livrets d’épargne réglementée, pilotés par la Banque de France et protégés par l’État. Deux produits solides pour placer son argent sans prendre de risques, mais avec des logiques bien différentes.

Impossible de passer à côté : le Livret A se distingue par une simplicité déconcertante. Accessible à tout résident fiscal français, un seul livret par personne, et des dépôts plafonnés à 22 950 €. Vous ajoutez ou retirez des fonds à volonté, votre argent reste disponible en permanence. Côté rendement, il affiche 1,7 % net en août 2025, sans impôt ni prélèvements sociaux. La sécurité est au rendez-vous avec la garantie FGDR jusqu’à 100 000 € par déposant. Bref, le Livret A incarne la définition même de l’épargne de précaution.

Le CEL joue une autre carte. Son plafond se limite à 15 300 €, son taux d’intérêt s’élève à 1,25 % brut (2025), et la fiscalité se montre moins clémente : 17,2 % de prélèvements sociaux, puis choix entre flat tax (30 %) ou barème de l’impôt sur le revenu. Mais il propose un levier unique : l’accès à un prêt immobilier à taux préférentiel, sous certaines conditions. Ceux qui préparent un achat immobilier à moyen terme y trouvent leur compte, tout en gardant la possibilité de retirer leurs fonds à tout moment.

Le LDDS et le LEP complètent le panorama de l’épargne réglementée. Mais aujourd’hui, le Livret A demeure le choix numéro un pour gérer ses liquidités, tandis que le CEL s’adresse à celles et ceux qui projettent un investissement immobilier. Attention toutefois à bien intégrer la fiscalité dans l’équation.

Quels sont les critères qui font vraiment la différence entre Livret A et CEL ?

Comparer le Livret A et le CEL, c’est analyser plusieurs paramètres. D’abord, le taux d’intérêt : le Livret A s’affiche à 1,7 % net en 2025 contre 1,25 % brut pour le CEL. Ce décalage se creuse avec la fiscalité. Sur le Livret A, aucun impôt, aucune charge sociale. Sur le CEL, le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU, 30 %) ou le barème progressif de l’impôt sur le revenu, auxquels s’ajoutent 17,2 % de prélèvements sociaux. Pour les épargnants fiscalisés, le rendement du CEL s’amenuise rapidement.

Le plafond de versement change aussi la donne : jusqu’à 22 950 € sur le Livret A, 15 300 € sur le CEL. Pour la disponibilité des fonds, pas de différence : chaque livret permet de retirer son argent à tout moment, sans frais ni délai. Là où le CEL se démarque, c’est sur le crédit immobilier : il ouvre le droit à un prêt à taux préférentiel, à condition de réunir suffisamment d’intérêts acquis et d’ancienneté.

Livret A CEL
Taux d’intérêt 1,7 % net 1,25 % brut
Fiscalité Exonérée PFU 30 % ou IR + 17,2 %
Plafond 22 950 € 15 300 €
Avantage spécifique Liquidité, sécurité Accès à un prêt immobilier

Pour qui recherche un rendement net optimal, le Livret A se détache. Si un projet immobilier se profile, le CEL reprend de la hauteur. La fiscalité, ici, fait toute la différence.

Rendement, fiscalité, accessibilité : qui sort gagnant en 2025 ?

Trois critères tranchent le débat : rendement, fiscalité et accessibilité. Pour le taux, le Livret A propose 1,7 % net à l’été 2025 ; le CEL reste à 1,25 % brut. La nuance semble légère, mais la fiscalité vient rebattre les cartes : Livret A sans impôt, CEL soumis à la flat tax (30 %) ou au barème fiscal plus prélèvements sociaux (17,2 %). Pour un contribuable imposé, le rendement du CEL décroche franchement.

Le plafond joue aussi : 22 950 € sur le Livret A, 15 300 € sur le CEL. Les deux permettent une liquidité immédiate : pas de blocage, pas de pénalité. Côté sécurité, l’État garantit le Livret A, tandis que le FGDR protège jusqu’à 100 000 € sur chaque produit.

Dans ce contexte, d’autres solutions existent. Le LEP (2,7 % net, réservé selon les revenus), le LDDS (1,7 % net) ou les super livrets bancaires, fiscalisés mais parfois attractifs sur de courtes périodes, viennent compléter l’offre. Pourtant, aucune alternative ne conjugue rendement net, absence de fiscalité et accessibilité comme le Livret A.

Voici un aperçu rapide des grands atouts et faiblesses de chaque livret :

  • Livret A : rendement net, aucune fiscalité, plafond généreux, disponibilité instantanée.
  • CEL : taux plus bas, fiscalité pénalisante, mais donne accès à un prêt immobilier à taux avantageux.
  • LEP : rendement supérieur, mais réservé à certains profils fiscaux.

Un paramètre de plus entre dans la balance : l’inflation. Si elle dépasse le taux du Livret A, le rendement réel recule. Malgré tout, pour sécuriser une épargne de précaution, le Livret A garde l’avantage grâce à son équilibre entre rendement, fiscalité et disponibilité.

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Faire son choix selon ses objectifs : épargne de précaution ou projet immobilier ?

La vraie question ne se limite pas à savoir quel livret rapporte le plus. Le choix entre Livret A et CEL dépend d’abord de la stratégie d’épargne, du calendrier et de la nature des projets.

Pour constituer une épargne de précaution, inutile de tourner autour du pot. Le Livret A, avec ses fonds accessibles à tout instant, sa fiscalité nulle et son plafond de 22 950 €, reste le support le plus adapté. Idéal pour affronter l’imprévu, sécuriser une réserve ou simplement garder l’esprit tranquille. L’État protège le capital, la Banque de France encadre le dispositif, le FGDR veille au grain. Aucun risque de mauvaise surprise fiscale ni de perte de rendement.

Le CEL s’adresse à un autre public. Son rendement net, moins séduisant une fois la fiscalité appliquée, limite son intérêt pour une épargne de court terme. En revanche, il garde son utilité pour préparer un achat immobilier. Après une phase d’épargne, le CEL ouvre droit à un prêt à taux préférentiel pour financer un achat, des travaux ou une résidence principale. Le montant du crédit n’atteindra pas des sommets, mais il peut faire la différence pour compléter un apport ou sécuriser un petit financement.

Voici comment résumer les usages principaux de chaque livret :

  • Livret A : solution de prévoyance, disponible à tout moment.
  • CEL : tremplin vers un achat immobilier, à associer éventuellement à un PEL pour aller plus loin.

Au final, tout dépend du profil de l’épargnant, de l’horizon d’investissement et du but recherché. Chaque livret s’adresse à une attente différente. Pour dormir sur ses deux oreilles, le Livret A s’impose. Pour bâtir un projet immobilier, CEL, et parfois PEL, prennent le relais. Les chiffres, eux, n’ont pas fini de peser sur la décision.

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